Échevinat du Bien-être animal

A mon ini­tia­tive, la com­mune de Saint-Gilles a depuis sep­tem­bre 2017 fait du Bien-être ani­mal l’une de ses com­pé­tences à part entière dont le Col­lège m’a chargé et dont la mis­sion prin­ci­pale est de men­er des cam­pagnes de sen­si­bil­i­sa­tion auprès de l’opinion publique. En effet, depuis bon nom­bre d’années, le bien-être ani­mal a pris une place de plus en plus impor­tante dans les préoc­cu­pa­tions partagées par une par­tie gran­dis­sante de la pop­u­la­tion. Les nom­breuses études l’ont démon­tré : l’animal est un être sen­si­ble et l’opinion publique y accorde davan­tage d’attention, mal­gré le fait qu’il est encore sou­vent con­sid­éré, même jusque dans le code civ­il, comme un bien meu­ble, niant le fait qu’il puisse éprou­ver la souf­france.

L’actualité de ces dernières années démon­tre égale­ment que les citoyens sont beau­coup plus sen­si­bles à la dénon­ci­a­tion de divers­es formes de cru­auté envers les ani­maux, sou­vent dans un con­texte d’optimalisation des prof­its au détri­ment des con­di­tions de vie et d’abattage des ani­maux. Les lég­is­la­tions dans un grand nom­bre de pays du monde évolu­ent rapi­de­ment dans un sens de prise en con­sid­éra­tion de la souf­france infligée aux ani­maux. Il en va de même en Bel­gique, où notam­ment la Région de Brux­elles-Cap­i­tale a mis en place le 8 décem­bre 2016 le Con­seil brux­el­lois du Bien-être ani­mal, chargé de remet­tre des avis au Gou­verne­ment région­al qui tien­nent compte des infor­ma­tions sci­en­tifiques, éthiques et sociales les plus récentes.

En tant que niveau de pou­voir le plus proche des citoyens, la com­mune peut jouer un rôle impor­tant dans l’organisation de cam­pagnes de sen­si­bil­i­sa­tion au bien-être ani­mal. Dans sa délibéra­tion du 14 sep­tem­bre 2017 qui approu­ve la créa­tion de l’échevinat du Bien-être ani­mal, le Col­lège des Bourgmestre et Échevins de Saint-Gilles motive sa déci­sion comme suit :

Con­sid­érant que dans la déc­la­ra­tion gou­verne­men­tale 2014–2019, par­mi les pri­or­ités en matière de Bien-être ani­mal, il est stip­ulé que le gou­verne­ment entend notam­ment :

• Encour­ager l’insertion de claus­es spé­ci­fiques en faveur des pro­duits respectueux du bien-être ani­mal dans les cahiers des charges util­isés dans les restau­rants col­lec­tifs;
• Inter­dire l’élevage d’animaux pour la pro­duc­tion de four­rure ;
• Lim­iter les expéri­ences sur ani­maux au stricte néces­saire et inter­dire les expéri­ences faites sur des pri­mates ;
• Ren­forcer les normes en matière de com­mer­cial­i­sa­tion des ani­maux en par­ti­c­uli­er les nou­veaux ani­maux de com­pag­nie ;
• Soutenir les asso­ci­a­tions de déten­teurs, de pro­tecteurs d’animaux et de vétéri­naires afin de sen­si­bilis­er la pop­u­la­tion au bien-être ani­mal;
• Ren­forcer les sanc­tions et le suivi pour les infrac­tions au bien-être ani­mal;

Con­sid­érant que les com­munes peu­vent jouer un rôle impor­tant dans la mise en œuvre des poli­tiques pré­con­isées par les instances régionales, et notam­ment dans l’organisation de cam­pagnes de sen­si­bil­i­sa­tion au bien-être ani­mal et d’initiatives visant à dimin­uer la souf­france ani­male ;

Vu la Déc­la­ra­tion de Cam­bridge sur la con­science du 7 juil­let 2012 qui con­state que « des don­nées con­ver­gentes indiquent que les ani­maux non-humains pos­sè­dent les sub­strats neu­roanatomiques, neu­rochim­iques et neu­ro­phys­i­ologiques des états con­scients, ain­si que la capac­ité de se livr­er à des com­porte­ments inten­tion­nels. Par con­séquent, la force des preuves nous amène à con­clure que les humains ne sont pas seuls à pos­séder les sub­strats neu­rologiques de la con­science »;

Con­sid­érant que les ani­maux de com­pag­nie font par­tie inté­grante de la vie de beau­coup de citoyens, qu’ils par­ticipent au bien-être, donc à la san­té et à la qual­ité de la vie des citadins, y com­pris ceux qui souf­frent de la soli­tude”

Un dépli­ant présen­tant ce nou­v­el échev­inat a été dis­tribué toutes-boîtes et le 15 mai 2018, une pre­mière ren­con­tre a eu lieu à la Mai­son du Peu­ple dans le cadre d’un cycle de con­férences-débats con­sacré au bien-être ani­mal. Sur le thème « Le droit du vivant en ques­tion », cet événé­ment a été ouvert avec une allo­cu­tion de la Secré­taire d’Etat brux­el­loise en charge du Bien-être ani­mal, suiv­ie de la pro­jec­tion du doc­u­men­taire « Love­Mea­t­en­der », auréolé du Magritte du meilleur doc­u­men­taire en 2012 et qui depuis sa sor­tie con­tin­ue d’être relayé tant au sein des écoles que du tis­su asso­ci­atif. Le débat qui s’en est suivi avec Yvan Beck, Dr Vétéri­naire, prési­dent de l’asbl Planète-Vie et Javier Pani­agua, pro­fesseur aux Uni­ver­sités de Barcelone et de Madrid et spé­cial­iste du droit du vivant, a sus­cité un vif intérêt auprès du pub­lic.

Par­mi les objec­tifs du nou­v­el échev­inat, il est prévu d’organiser plusieurs fois par an de tels événe­ments. Out­re la pour­suite de ces cycles de con­férences, débats et pro­jec­tions de doc­u­men­taires, dans mon pro­gramme pour la lég­is­la­ture 2019- 2024, je pro­pose : la créa­tion de nou­velles zones sans laisse pour chiens ; la général­i­sa­tion d’un jour de repas végé­tariens dans les écoles et autres col­lec­tiv­ités ; au lieu de tuer les pigeons, l’installation de dis­trib­u­teurs de graines con­tra­cep­tives aux endroits de rassem­ble­ment des pigeons ; la désig­na­tion d’un polici­er for­mé ou d’une cel­lule au sein de la zone de police qui veillera à l’application des lois en la matière ; des actions de sen­si­bil­i­sa­tion au bien-être ani­mal dans les écoles.